Ricky et la salle vide

Publié le par Reivilo

François Ozon est un cinéaste atypique dans le paysage actuel du cinéma français. Il est atypique car il possède une qualité que beaucoup de ses collègues n'ont pas, c'est le talent. Il est pour moi l'auteur du plus grand film français des années 2000, "Le temps qui reste".


Cela faisait très longtemps qu'un film ne m'avait pas autant touché, ému, troublé. Ricky est un film fantastique à la Demy dans notre monde moderne gris en crise. Ricky c'est un film des frères Darderne touché par la grâce d'un rêve. Ricky est un oeuvre inclassable, d'un rélisateur génial qui ne craint plus son art pour ne plus le regarder de haut (comme à ses débuts) et le magnifier pour en faire le meilleur moyen de raconter les plus belles histoires. Ozon est devenu gigantesque, et peu de réalisateurs français seront capables d'aller le déloger de son trône.

Ricky, c'est l'histoire de Katie (Alexandra Lamy), ouvrière de banlieue qui tombe amoureuse d'un rugueux ouvrier espagnol (Sergi Lopez). De leur liaison naitra Ricky, bébé blond joufflu. Petit à petit, le charmant bambin deviendra un ange, au sens littéral du terme, c'est à dire un être humain ailé. De sujet, plus que casse-gueule, Ozon évite tous les piègeset clichés de ce genre de film ou fonce littéralement dedans pour les faire exploser et les réduire en poussière.

Le cinéma français s'est trouvé son maître. Chabrol vieillit bien, j'attends son Bellamy avec impatience. Ozon arrive pour de longues années. A moins que, ce cinéaste à part ne fasse plus de films, car face à ce public préférant LOL, nous étions que 3 dans cette grande salle noire. (snif)

 


Publié dans Ciné

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